Gastronomie

Osez les tripoux !

Si vous êtes auvergnat ou encore originaire d’Aveyron ou de Lozère, le tripou est un mot qui ne vous est, en théorie, pas inconnu ! Peut-être ne le connaissez-vous que de nom et n’osez-vous pas le goûter tant la consonance vous rebute … Sachez que ce plat, plus terroir que jamais, gagne vraiment à être connu, surtout des amateurs de bonne gastronomie : en effet,  il réserve un festival de saveurs en bouche, d’autant plus s’il est préparé dans les règles de l’art culinaire de sa région. Si vous hésitez encore à servir des tripoux à vos amis lors d’un dîner, voici quelques arguments qui braveront les préjugés les plus solides.

Les origines des tripoux

Tout se mange, rien ne se perd, et mêmes les intestins de bestiaux ! Une devise que les hommes appliquent depuis la nuit des temps. Ainsi, les origines des tripes cuisinées remontent même jusqu’à l’Antiquité, dans les récits du poète grec Homère qui mentionne un plat d’intestin de bœufs dégusté par Achille et préparé par sa propre mère Thésis.
De milliers d’années plus tard, les tripes se cuisinent toujours autant et certaines régions ont même créé leurs variantes comme les tripoux. C’est à l’Aveyron, au Cantal et à la Lozère que l’on peut attribuer l’origine. Dans ces départements ruraux se cultivent encore les traditions culinaires et la cuisine d’autrefois, où les plats mijotent des heures voire de jours sur le fourneau de la cuisine, laissant toutes les saveurs se mêler pour obtenir un goût unique et intense.

Les tripoux, le plat terroir par excellence

Les tripoux sont de petits paquets constitués d’estomac de mouton ou de veau et de farce de porc, d’ail et de persil, le tout ficelé, cousu ou contenu dans un boyau. Ils sont cuits dans une sauce à base de fond de veau et de vin blanc à laquelle on ajoute un bouquet garni et quelques légumes comme carottes, navets, oignons et quelques fois tomates.
Les tripoux sont habituellement servis avec des pommes de terre tout simplement cuites à l’eau que la sauce de la préparation se chargera d’assaisonner.
Alors, à tous ceux qui redoutent de répandre une odeur nauséabonde dans leur cuisine en préparant des tripoux auvergnats, détrompez-vous : en mijotant, le plus longtemps possible, les ingrédients s’amalgament, masquant les fortes odeurs des abats, au profit d’un délicieux parfum. Quant au goût, la magie opère également : vous serez surpris de constater que le goût de la tripe est beaucoup plus discret, beaucoup moins fort qu’une simple andouillette.

Servir des tripoux lors d’un dîner entre amis, un pari osé ?

N’ayez pas peur d’initier vos amis à de nouvelles découvertes gustatives ! Proposez-leur ce plat auvergnat sans divulguer au préalable sa composition. Laissez-les déguster et s’exprimer sur les sensations en bouche. Certains palais, plus sensibles que d’autres détecteront rapidement les tripes et les plus réfractaires mettront probablement un terme à leur dégustation de façon prématurée ! D’autres seront ravis d’avoir surpassé leur a-priori en se resservant volontiers.
La confection des tripoux n’est pas aisée : la méthode du ficelage ou de la mise en boyau requiert un peu de technique et de pratique ! Vous pouvez acheter des tripoux déjà cuisinés, conservés en bocal auprès des producteurs, des charcutiers et des traiteurs locaux. Qualité garantie !!!

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